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Economie circulaire : les Français sont-ils prêts ?

Visuel Assises ECDemain se tiennent à Paris, les 1ères Assises de l’économie circulaire organisées par l’Institut de l’Economie Circulaire (IEC) et l’ADEME. A cette occasion l’ADEME a souhaité livrer les résultats d’une étude réalisée à sa demande par le CREDOC, sur la façon dont les Français évoluent – plus ou moins consciemment – dans leurs comportements et leurs aspirations, vers ce nouveau modèle économique.

L’économie circulaire consiste à revoir notre façon de produire et de consommer avec le souci d’une utilisation la plus efficace possible des ressources, tout en réduisant les impacts sur l’environnement et en maintenant notre niveau de bien être. Il s’agit de passer progressivement d’une logique linéaire qui consiste à extraire toujours plus de ressources pour consommer davantage vers une logique plus circulaire, qui minimise les impacts sur l’environnement.

L’économie circulaire nous concerne tous, depuis le fabricant jusqu’à la collectivité locale en passant par le consommateur. La Conférence Environnementale de 2013 a fait de « l’économie circulaire » un axe prioritaire d’action pour le pays. L’ampleur des enjeux pour la décennie à venir exige en effet de sortir de l’expérimentation pour engager une accélération et une généralisation des actions vers ce modèle plus durable.

L’étude du CREDOC le montre, les Français sont prêts à suivre le mouvement. Ils l’ont parfois même initié ! Cette analyse, souhaitée par l’ADEME, permet de dresser un panorama des habitudes et modes de consommation des Français et d’identifier le potentiel de développement de l’économie circulaire au sein de la population.

La crise économique invite à repenser sa manière de consommer

Dans un contexte de crise économique, les Français font évoluer, dans de nombreux domaines, leur manière de consommer. Une partie importante de la population déclare ainsi qu’elle ne souhaiterait pas nécessairement consommer plus, mais consommer mieux, voire moins, avec l’idée qu’il est important de n’acheter que des produits utiles, de ne pas jeter des objets qui peuvent encore servir, de sélectionner des produits qui durent longtemps, autant d’intentions qui vont dans le sens de l’économie circulaire.

Des pratiques déjà bien ancrées

Allonger la durée de vie des produits en les faisant réparer, en les revendant, en les donnant, trier les emballages pour faciliter leur recyclage, choisir des produits de qualité… Ces pratiques, dont certaines permettent de réduire le gaspillage à commencer par celui des ressources naturelles sont de plus en plus répandues chez les consommateurs :

  • 82% des Français déclarent trier la plupart de leurs déchets pour le recyclage
  • 51% déclarent choisir des produits avec peu d’emballages
  • 54% des Français font réparer leurs appareils électroménagers, hi-fi et vidéo plutôt que d’en acheter de nouveaux
  • 75% des consommateurs ont acheté des produits d’occasion en 2012

Par ailleurs, les nouvelles technologies, en facilitant notamment les échanges via le réseau internet et la mise en relation des particuliers entre eux, ont permis la multiplication des services de location, de partage ou encore d’achats d’occasion.

Même si l’on doit avant tout ces évolutions au souhait de faire des économies, elles s’accompagnent d’une prise de conscience que les ressources ne sont pas inépuisables et qu’il est nécessaire de ne pas les gaspiller. Environ neuf Français sur dix sont sensibles à l’environnement et beaucoup estiment que c’est à chacun de faire des efforts pour préserver l’environnement en modifiant en profondeur ses comportements.

Des habitudes de consommation à pérenniser

88% des Français pensent aujourd’hui que la société a besoin de se transformer profondément et les trois quarts d’entre eux croient à l’idée que la protection de l’environnement peut constituer un moteur de la croissance.

L’économie circulaire, parce qu’elle propose une nouvelle façon de penser le circuit économique, avec moins d’impacts sur l’environnement, est susceptible de rencontrer un écho favorable dans l’opinion. Elle fait partie des dynamiques actuellement explorées par l’ADEME pour proposer un scénario prospectif de réduction des impacts environnementaux de la consommation à l’horizon 2030.

Pour accompagner cette tendance, certains industriels travaillent déjà sur une autre manière de s’approvisionner en ressources nécessaires, de concevoir leurs produits allant même jusqu’à développer de nouveaux modèles d’affaire privilégiant la vente d’un service plutôt que d’un bien.

Cette dynamique doit aujourd’hui se généraliser à l’échelle nationale afin de mettre en place un modèle économique plus durable et plus respectueux de l’environnement.

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