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[Etudes] Services vélos, covoiturage courte distance : vers une mobilité multimodale

visuel-semaine-mobiliteLes transports, responsables de 35 % des émissions de CO2 et 32% de la consommation d’énergie finale en France, sont un secteur clé pour la lutte contre le dérèglement climatique. Ce secteur est également fortement responsable de la dégradation de la qualité de l’air en France. La réponse aux enjeux environnementaux passe par une évolution des comportements vers une mobilité multimodale, un mix énergétique et un développement d’offres de services permettant aux particuliers de privilégier l’usage à la possession de leur véhicule.

A l’occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité, l’ADEME présente de nouveaux travaux sur les services vélos et le covoiturage courte distance.

 

Encourager les collectivités à développer les services vélos

Les collectivités développent de nombreux services autour du vélo, notamment les Vélos en Libre Services (VLS) (par exemple le Vélib’ à Paris). Mais au-delà des VLS, d’autres services très utiles connaissent un franc succès auprès des utilisateurs : la location de vélos classiques et de vélos à assistance électrique (VAE), le stationnement vélo sécurisé, les vélos-écoles, etc…

L’étude réalisée par l’ADEME montre que l’utilisation de ces services a un impact positif :

  • sur l’environnement : entre 130 et 550 kg de CO2 évités par utilisateur et par an ;
  • sur la santé : 30 à 50% des répondants déclarent se sentir en meilleur santé depuis qu’ils pratiquent le vélo ;
  • sur l’emploi : le déploiement massif des services vélos permettraient par exemple la création de 2 200 emplois ETP (équivalent temps plein) dans le secteur des vélo-écoles, 600 à 1 000 emplois ETP dans la location de vélos longue durée, 250 emplois ETP dans le stationnement en gare, etc.

Par ailleurs, ces services sont complémentaires et ils peuvent être développés de manière conjointe sur un même territoire. Cette complémentarité se traduit au niveau des publics différents touchés par chaque service (séniors, étudiants, personnes en insertion, etc.) ainsi qu’au niveau des usages diversifiés qu’ils permettent (déplacements de plus ou moins longue portée, trajets combinés vélo + train, etc.).
Développer le covoiturage régulier de courte et moyenne distance

Suite à ses précédentes études[1] [2] démontrant l’intérêt du covoiturage, l’ADEME publie un nouveau guide méthodologique afin d’inciter les collectivités et les entreprises à mettre en place une politique de covoiturage. Le covoiturage régulier de courte et moyenne distance engendre un gain environnemental (émissions de polluants et de CO2) conséquent. A titre d’exemple, l’impact du dispositif de promotion du covoiturage auprès des habitants du Grand Lyon* pour leurs déplacements domicile-travail et domicile-étude, qui concerne potentiellement 620 000 actifs et étudiants de plus de 18 ans, est estimé à 1250 tonnes/an de CO2, 3710 kg/an de NOx, 935 kg/an de COV, 230 kg/an de PM2.5 et 280 kg/an de PM10[3] évitées.

* source : http://www.ademe.fr/covoiturage-trajets-domicile-travail-lagglomeration-lyonnaise-69

Différentes études montrent par ailleurs que la grande majorité des covoitureurs domicile-travail sont d’anciens autosolistes et non des usagers des transports collectifs.

Les bénéfices du covoiturage régulier de courte et moyenne distance se retrouvent également sur le plan du trafic routier et de la santé publique. Ils sont notables pour le bien-être des employés (diminution de la fatigue et des retards par exemple). Néanmoins, du fait que les distances sont limitées, les économies financières sont plus faibles pour les utilisateurs et les contraintes plus fortes que dans le cas du covoiturage de longue distance.

Le guide rappelle les 4 piliers concrets qui permettent de passer à l’action :

  • mettre en place et animer une plateforme de mise en relation de taille suffisante ;
  • mettre en œuvre des infrastructures favorisant la pratique (aires de covoiturage, places de stationnement réservé, etc.) ;
  • sensibiliser et communiquer de manière régulière sur le sujet ;
  • assurer un suivi et une évaluation pour améliorer l’outil.

A ces 4 piliers s’ajoute une dimension transversale : la mise en place d’un cadre partenarial entre différents niveaux de collectivités (Région, Départements, agglomérations, communes) avec une implication forte des employeurs.

[1] http://www.ademe.fr/etude-nationale-covoiturage-courte-distance
[2] http://www.ademe.fr/enquete-aupres-utilisateurs-covoiturage-longue-distance
[3] http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/synthese_covoiturage_courte_distance-methodologie_evaluation_impacts.pdf

 

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